Résumé :
Filmer pour voir, filmer pour comprendre. Dans L’Homme d’Aran, Robert Flaherty suppose, hypothèse, que le monde resterait fragmentation et chaos, menace et mort, s’il n’y avait le cinéma. Qu’en est-il de ce qu’on appelle « documentaire »? Que nous apprend la pratique de celui qui passe pour avoir fondé le genre? Perdu sur son île qui est en même temps salle de montage et labo, Flaherty se demande jour après jour si, pour lui, la seule « réalité » n’est pas la réalité filmée, si, autrement dit, la robe sans couture de la réalité ne devient pas au cinéma collage des lambeaux innombrables du manteau d’Arlequin? Montage, illusion, croyance: le spectateur est aveuglé par ce qu’il voit, alors que le cinéaste ne croit que ce qu’il filme. Cela donne un film enragé, où s’oppose à la violence du vent, des tempêtes, des requins, des pierres mêmes, la non moins grande violence des images. Encore une fois, l’impossibilité technique (et pratique, en l’occurrence) de prendre du son direct synchrone ouvre à une démultiplication des puissances du montage.
Programme :
Cet épisode a été préparé par Catherine Blangonnet Introduction : Nathalie Nosny Avec : Jean-Louis Comolli Réalisation : Michel Bourzeix et Catherine Blangonnet Musique : Variations Goldberg, BWV. 988 – Variatio 18. Canone alla Sexta. a 1 Clav. (Musopen) Ce podcast a été enregistré dans les espaces du Centre Pompidou.
Date
25 mai 2022
Durée
50 minutes(s) 34 seconde(s)
Avec
Jean-Louis Comolli
Organisé par
Catherine Blangonnet
Téléchargements
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