Résumé :
“J’ai lu Franz Kafka assez tôt dans ma vie, en conséquence de quoi je suis devenu kafkaïen assez vite. Comment peut-on être kafkaïen ? Telle est la question à laquelle j’essaierai de répondre, en faisant apparaître la figure de l’abri, qui est pour moi la figure centrale de l’esthétique kafkaïenne. Quand j’emploie cette expression banale d’ “esthétique kafkaïenne”, je me rends compte aussitôt qu’elle manque précisément ce qui m’intéresse chez Kafka, à savoir que le projet littéraire est chez lui inséparable d’un projet philosophique et moral ; de sorte qu’il faudrait plutôt parler d’attitude vitale chez Kafka, d’où découle une pratique littéraire non spécifique – id est non réductible aux lois du champ littéraire. C’est ce caractère non spécifique que Deleuze et Guattari ont appelé “littérature mineure”, quoiqu’ils aient beaucoup insisté sur les questions de langue et de judaïté, alors que je suis personnellement plus sensible aux résonances théologiques/anti-théologiques de l’entreprise kafkaïenne, soit au travail d’un scepticisme qui ne prendrait pas les voies d’une expression directement philosophique, mais travaillerait à même la narration, de façon à la retourner en quelque sorte contre sa propre morale structurelle, qu’on appelle communément aussi le “sens de l’histoire”. Retourner une narration ne signifie pas l’annuler : c’est dans cette différence que commencerait pour moi à se dessiner la figure de l’abri…” (Joseph Mouton)
Date
22 février 2010
Durée
01 heure(s) 08 minutes(s) 59 seconde(s)
Avec
Joseph Mouton
Organisé par
Marianne Alphant
Catherine Blangonnet, responsable de la mission pour l’audiovisuel de la Direction du livre et de la lecture, rédactrice en chef de la revue Images documentaires
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