Résumé :
Trois commandes qui impliquent l’investissement intime du cinéaste dans l’espace-temps public, que ce soit par la parole, par le corps, par la caméra qui prolonge l’oeil. Pier Paolo Pasolini voyage et voit le monde changer, il prend acte dans ses notes filmées (Appunti), délibérément fragmentaires, comme cette réflexion sur la forme mouvante de la ville, au Yémen et en Italie. Robert Kramer accepte la contrainte d’un plan séquence d’une heure sans intervention extérieure -montage, mixage, musique interdits. « J’étais tout à fait parti dans l’idée de vivre les choses avec la caméra. Mon corps est ici, mais mon esprit erre dans mon histoire, dans mes associations, dans l’histoire et les associations des autres. L’idée classique de l’unité n’a rien à voir avec la manière dont nous vivons dans ce monde. » Jia reçoit lui aussi une commande, d’un film d’une demi-heure en numérique, et il explore ce qui lui est opaque dans une ville de sa province où coexistent plusieurs temps : la muraille moyenâgeuse, des cheminées délabrées, un capitalisme mafieux qui s’installe? Ses émotions, à l’en croire, sont loin de se limiter au visuel-auditif. « Quand ils sont passés à côté de moi j’ai senti sur leur corps l’odeur de la sueur qui mouille mon propre corps. Quand nos odeurs se sont mêlées en une seule, nous avons enfin été ensemble, nous nous sommes liés. Tout existe naturellement, il nous suffit de le regarder et d’en faire l’expérience. » Sous l’apparence de la contemplation, un constant aller-retour avec le spectateur, pour qui tout repère reste hypothétique et mystérieux.
Date
08 février 2010
Durée
01 heure(s) 06 minutes(s) 32 seconde(s)
Avec
Bernard Eisenschitz
Organisé par
Catherine Blangonnet, responsable de la mission pour l’audiovisuel de la Direction du livre et de la lecture, rédactrice en chef de la revue Images documentaires
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