Appartient au cycle : Promenades surréalistes

Claude Cahun, une femme dans le surréalisme
Promenades surréalistes

Résumé :

La promenade Claude Cahun s’attachera à évoquer les facettes multiples d’une des figures les plus troublantes du XXe siècle, qui sut faire des scènes de l’art, photographique, poétique, littéraire, un espace de réflexion des troubles de la personne et de mise en jeu des genres. Jouant des pseudonymes et différences sexuelles, proche de Henri Michaux et de Jacqueline Lamba-Breton, de Robert Desnos et de René Crevel, celle qu’André Breton considérait comme “un des esprits les plus curieux de ce temps” laisse une oeuvre sans pareille que l’on n’a commencé à découvrir que récemment grâce à l’exposition du Musée d’Art moderne de Paris (1995) et à la publication aujourd’hui de ses “Ecrits” par François Leperlier. L’itinéraire suivra ses pas durant son séjour parisien (1918-1938) : notamment chez Adrienne Monnier, à la librairie Aux amis du livre, rue de l’Odéon ; rue de Grenelle où commence à se déployer son travail photographique ; rue Notre-Dame-des-Champs où elle aménage, avec son amie Suzanne Malherbe (Marcel Moore) “l’atelier du fond”. Sans oublier l’aventure théâtrale du Plateau avec Pierre Albert-Birot, l’adhésion à l’Association des Ecrivains et Artistes révolutionnaires (AER) puis à la Fédération internationale de l’Art indépendant. Elle ne fera, après l’installation définitive à Jersey, que de brefs séjours à Paris, retrouvant après-guerre Breton, Ernst et Toyen. Durant cette promenade, la lecture des textes de l’écrivain permettra de faire entendre comment, pour Claude Cahun, l’art est moyen de “voyager à la proue de soi-même”. Lucie Schwob naît à Nantes le 25 octobre 1894. Elle est issue d’une famille d’intellectuels et d’écrivains. Elle est la fille de Victorine Courbebaisse et de Maurice Schwob, grand journaliste et essayiste, propriétaire du “Phare de Loire” auquel Lucy Schwob collaborera régulièrement en 1913-1914. L’oeuvre de son oncle Marcel Schwob, cofondateur du Mercure de France, a une très grande influence sur les premiers textes de Claude Cahun. C’est vers 1915 qu’elle prend ce pseudonyme, par référence à son grand-oncle Léon Cahun, conservateur à la Mazarine et romancier, et qu’elle s’engage dans une oeuvre multiforme où sa compagne Suzanne Malherbe est largement présente. Outre de nombreux articles, elle publie : “Vues et Visions” avec dessins de Marcel Moore (1914), puis “Aveux non avenus” (1930), avec dis photomontages, de facture autobiographique comme le sera “Confidences au miroir” (1945-1946 inachevé). “Feuilles détachées du scrap book” (1948-1951) dépose les traces de la période de la Résistance à Jersey où Claude et Suzanne sont arrêtées et condamnées à mort. Elles échappent de peu à l’exécution. Claude Cahun meurt à Jersey, en 1954, Suzanne Malherbe en 1972. Lors des perquisitions de la Gestapo, une partie de l’oeuvre photographique de Claude a été détruite.

Date

17 novembre 2002

Publié le 16/01/2007

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