Judit Elek, l’art les yeux ouverts
Le cinéma de Judit Elek lui ressemble : courageux, sensible et sans concession. “Il faut que je sois cinéaste pour montrer les gens comme ils sont, parce que je les vois plus clairement qu’eux, et que je les aime,” écrit-elle à 17 ans. En 1956, Judit Elek a une volonté ferme : entrer à l’École Nationale de Théâtre et de Cinéma de Budapest. Alors qu’on pense encore qu’il est impossible qu’une femme intègre la section réalisation, elle y est admise et vit dès le début de sa formation le soulèvement d’octobre. L’étincelle qui embrase Budapest est au fondement de ce qui la lie à ses camarades de classe : l’insurrection contre le régime soviétique travaille en profondeur leur réflexion politique et leur manière de faire du cinéma. Ensemble, ces jeunes fondent un espace de production à part, où la création fleurit dans les interstices, en marge du pouvoir des institutions. C’est le Studio Béla Balázs – hommage à celui qui définit le cinéma comme “l’art des yeux ouverts”.
Publié le 17/10/2025 - CC BY-SA 4.0
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