Appartient au cycle : Frederick Wiseman, nos humanités • Chapitre 2
Rencontre avec Lucien Castaing-Taylor
Frederick Wiseman, nos humanités • Chapitre 2
À l’occasion de la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque du documentaire portée par la Bpi, voici une séance organisée autour du film Belfast, Maine de Frederick Wiseman. L’activité humaine de Belfast, petite ville côtière de l’État du Maine. Les fruits de la mer sont un peu partout, on entend même un enseignant “prêcher” Moby Dick. Mais ces produits marins abîment aussi les corps des ouvriers et ouvrières de la conserverie. On vit et travaille, on essaye aussi de se divertir. Il émane plus de grisaille et de fragilité que de joie et d’allant de cette radiographie d’un recoin d’Amérique.
Film de l’ensemble “Toponymes / Les formes de lieux” On fait à juste titre de Wiseman un cinéaste des lieux, ceux-ci donnent aux films un cadre spatial précis. Les échelles ont beaucoup varié entre, par exemple, un petit monastère (Essene, 1972), un quartier de Kansas City (Law and Order, 1968) ou un immense espace vert (Central Park, 1989). Wiseman n’a pas hésité à se confronter à des territoires vastes, comme le district de Balboa à Panama (Canal Zone, 1977). Les trois films de cet ensemble ont en commun d’avoir reçu l’intitulé des localités où ils se déroulent, des petites municipalités au pays des métropoles et des gratte-ciels. Le cinéaste y circule parmi les domaines qui ont marqué sa filmographie : éducation, administration, police, justice, santé, religion, travail à la chaîne, commerce… Si Aspen se singularise par sa dimension satirique, cette échelle permet à Wiseman de travailler une question fondamentale de son cinéma : qu’est-ce qu’être une communauté ?
25 janvier 2025
12 minutes(s) 11 seconde(s)
Lucien Castaing-Taylor, Réalisateur
Cinémathèque du documentaire par la Bpi
Arnaud Hée, programmateur service Cinéma de la Bpi
Publié le 18/02/2025 - CC BY-SA 4.0
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