Julia Deck et Gabriella Zalapì : Romans de filiation : entre loyauté et émancipation familiale
Regards croisés

Après l’accident cérébral de sa mère, Julia Deck se confronte aux méandres hospitaliers et aux tourments administratifs pour lui permettre d’être accueillie en Ehpad. Dans un roman autobiographique plein de grâce et d’humour, qui ne cesse d’interroger les liens entre l’écriture et la vie, elle retrace l’histoire de cette mère anglaise, à la fois proche et lointaine, et dessine d’elle un vibrant portrait. Dans Ilaria ou la conquête de la désobéissance, Gabriella Zalapì entraîne les lecteur.rices dans la cavalcade subie d’une petite fille, enlevée par un père malheureux. À petites touches, elle dépeint le quotidien sur les routes, la souffrance et les joies en sourdine, l’attente, les tiraillements internes, dans une écriture délicate à hauteur d’enfant. Ces deux romans remarqués de la rentrée littéraire d’automne questionnent chacun à leur manière la difficulté et l’ambivalence des liens de filiation.

Née à Paris d’un père français et d’une mère britannique, Julia Deck a publié cinq romans aux éditions de Minuit dont Viviane Elisabeth Fauville (2012), Propriété privée (2019) et Monument national (2022), qui ont été traduits en plusieurs langues. Ann d’Angleterre a reçu le prix Médicis 2024. Gabriella Zalapì est plasticienne, d’origine anglaise, italienne et suisse. Elle a publié deux romans aux éditions Zoé, Antonia et Willibald (2019, 2022). Alliant écriture, peinture et dessin, elle développe notamment ses recherches en puisant son matériau dans les archives familiales. Ilaria ou la conquête de la désobéissance a reçu, entre autres, le prix Femina des lycéens 2024. À lire Ann d’Angleterre, Julia Deck (Seuil, 2024) Ilaria ou la conquête de la désobéissance, Gabriella Zalapì (Zoé, 2024)

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