Appartient au cycle : Promenades surréalistes
Philippe Soupault, flâneur entre deux rives
Promenades surréalistes
Nous partirons de la rive droite, peuplée de souvenirs et de fantômes qui ont jeté une ombre sur la vie de Philippe Soupault. Au cimetière Montmartre, où le poète repose parmi quelques frères d’élection (Lautréamont, Labiche, Stendhal), la vie et la mort, la mémoire et l’oubli, l’humour et la mélancolie seront au rendez-vous. Non loin de là, le parc Monceau nousouvrira les grilles de “l’enfance en cage”, puis nous rejoindrons la Seine par les “beaux quartiers”, témoins d’une bourgeoisie honnie dont la présence hante l’oeuvre romanesque. Au pont Alexandre III, nous retrouverons Georgette, la petite prostituée aux deux visages des “Dernières Nuits de Paris”, qui d’une rive l’autre, d’une nuit l’autre, décrit un itinéraire immuable dans une ville insolite, de brume et de feu, à l’image même du surréalisme -son surréalisme- que Philippe Soupault revendique dans ce roman écrit juste après son exclusion du groupe en novembre 1926. Le long des berges et des quais, en passant par le Pont-Neuf où Georgette croise peut-être Nadja, nous ne quitterons plus la Seine qui nous conduira “jusqu’à l’océan ou plus loin”, jusqu’au livre par où commence l’aventure surréaliste, “Les Champs magnétiques”, écrit face au fleuve, à la proue de l’île Saint-Louis, au printemps 1919.
13 octobre 2002
Publié le 16/01/2007
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